Siegfried et le Limousin

Siegfried et le Limousin suivi de Siegfried et La Fin de Siegfried, préface et notes de BODY Jacques, Paris, Livre de poche, 1991 (1ère édition : 1922).

« Tous les Allemands que j'avais vu passer ce seuil, en somme, musiciens, banquiers, princes libéraux, sans parler des princesses nageuses, n'étaient autres que ceux qui gardent depuis des siècles l'or du Rhin, si l'or du Rhin représente la naïveté, la pompe, la douceur allemande, et c'était à eux que j'avais à ravir Forestier »

En janvier 1922, le narrateur apprend que le célèbre juriste allemand Siegfried von Kleist est en réalité son ami français, l'écrivain Forestier, recueilli amnésique dans un hôpital du front. Il part donc pour Munich où grâce au baron Zelten il identifie son ami. Mais il retrouve également ses souvenirs d'avant-guerre de germaniste boursier et certaines jeunes femmes qu'il avait alors connues. Il assiste au centenaire de Goethe, traverse une révolution menée par des israélites russes, et découvre les pulsions contradictoires de l'Allemagne nouvelle prête à la revanche. Après avoir vécu la Passion à Oberammergau, il rentre avec Forestier dans le Limousin de son enfance.
Ce roman qui décrit Munich et les paysages de la Bavière, Berlin et sa vie nocturne, mêle politique, ironie et poésie. Son écriture originale est rendue complexe par de nombreuses digressions historiques ou littéraires qui font référence à l'Allemagne (de Dürer à Wagner, de Goethe à Louis II) telle qu'un Français cultivé pouvait la voir, après avoir fait la Grande Guerre... Et ce voyage germanique s'achève sur une célébration émue de la Province française !
Giraudoux adapta son roman (couronné par le Prix Balzac 1922) pour le théâtre. Siegfried fut créé en 1928 à la Comédie des Champs-Élysées par L. Jouvet.