Siegfried

Siegfried / Fin de Siegfried, Livre de Poche (1ère édition : 1928)

« Il serait excessif que dans une âme humaine, où cohabitent les vices et les vertus, seuls le mot 'allemand' et le mot 'français' se refusent à composer » (IV, 5).

Qu'est-ce qu'être français ? Qu'est-ce qu'être allemand ? Dans quelle mesure un homme s'identifie-t-il à son identité nationale ? La première pièce de Giraudoux reprend le sujet de son roman Siegfried et le Limousin. Siegfried est un de ces soldats que la première guerre mondiale a rendus amnésiques. Recueilli par Eva, il connaît rapidement en Allemagne un destin politique digne du nom légendaire qu'elle lui a donné. Mais Zelten, son adversaire, entreprend de faire éclater la vérité sur les origines du grand homme en faisant venir de France l'ex-maîtresse de celui-ci, Geneviève. Au sommet de sa gloire, Siegfried apprend qu'il est en fait Jacques Forestier et se retrouve pris entre Eva et Geneviève, son présent et son passé, l'Allemagne et la France. Dans une gare-frontière, les généraux Waldorf et Ledinger tentent de le dissuader de retourner en France, pays offrant peu de perspectives à un grand dirigeant. Mais Geneviève sait lui montrer le chemin qui le conduira à vivre en paix avec son passé et avec lui-même. La pièce doit une partie non négligeable de son charme à des personnages épisodiques tels que le douanier Pietri (corse, comme il se doit) ou Fontgeloy, officier prussien qui descend d'un huguenot chassé par Louis XIV et voue une haine inextinguible à la France.