Eglantine

Églantine, (1927)

Églantine, paru en 1927, raconte le jeu amoureux qu’une jeune femme exerce tour à tour auprès de l’aristocrate Fontranges et du riche banquier Moïse ; ces deux sexagénaires ont déjà été présentés dans Bella. L’un et l’autre successivement séduits et trahis traversent une crise de neurasthénie dont ils doivent se guérir. Églantine témoigne d’abord de son temps : c’est le climat des années folles qui est restitué, le Paris du luxe, de la fête et de la mode, celui qui découvre le jazz. C’est aussi l’époque de La Garçonne dont Églantine est l’élégante incarnation. Mais le roman invite également à une méditation politique : opposer Fontranges et Moïse, revient à confronter les prestiges de l’Orient et la nostalgie du grand siècle français ; ou bien une France terrienne, fossilisée et une France de la grande finance, de la modernité, des échanges internationaux. Construite en variations successives autour du motif amoureux, pudiquement sensuelle, cette « histoire d’un marivaudage » fait peut-être d’Églantine le plus poétique des récits de Giraudoux.