Combat avec l’ange

Combat avec l’ange, introduction et notes de DAWSON Brett, Paris, Livre de poche, 1994 (1ère édition : 1934).

« C’était pourtant l’occasion rêvée pour un miracle. L’ange déguisé qui arrive »

Faut-il se préoccuper des malheurs quand vous faites partie de la race des heureux ? Faut-il vraiment s’en soucier parce que vous avez pour amant le collaborateur d’un grand homme d’État près de mourir (Briand) qui lutte pour sauvegarder la paix en Europe ? et quand vous vous sentez ignorante, indigne de l’homme que vous aimez parce que vous vous êtes formé de lui, un soir, sur un pont, une image trop parfaite ? On est en 1932, à Paris, et Maléna, jeune et riche Argentine, va découvrir la misère du monde. Elle va vouloir se rapprocher de son amant à force de scrupules, de culpabilité, de dévouement. Au bord de la déchéance et du suicide, à quoi son amant alarmé va la faire échapper, elle sera sauvée. Mais c’est bien un « combat avec l’ange », rêve nocturne ou révélation démarquée de la Bible, qui va la rejeter sur la plage du bonheur. La dernière page du roman peut ainsi faire toute sa place à la sérénité, à la chance des heureux, et avec la paix retrouvée pour le monde, à la merveilleuse précarité de l’instant. Ce roman du suspense (que va-t-il advenir de Maléna égarée dans la « triste aventure » du siècle ?) est écrit sous le signe de l’humour. Dieu lui-même en est plein : il parle longuement avec Maléna au champ de courses de Chantilly ! L’heure de la tragédie proche n’a pas encore sonné.